vendredi 3 juillet 2009




Journée mondiale de l'enfance fêtée par le centre culturel de l'association Aïssa Bisker pour la promotion de la culture de l'enfant

Pour la troisième année consécutive, le centre culturel de l’association Aïssa Bisker, fidèle à sa promesse organisa le jeudi 04 juin 09 à l’occasion de la journée mondiale de l’enfance, une fête de fin d’année remarquablement réussie. Une tache ardue et menée avec beaucoup de volonté et de motivation par la direction et le personnel enseignant qui accompagnèrent durant tous les préparatifs de jeunes acteurs en herbe décidés à se surpasser pour honorer leur établissement. Cette année, la fête eut lieu à l’institut national de la formation professionnelle, un joyau du savoir et des métiers, situé sur la route de Sidi Ameur, donc hors du centre ville, alors que les précédentes éditions eurent lieu dans les mythiques établissements que sont l’école Sidi Thameur, ex Lucien Chalon, et le lycée Abi Mizrag. Ce jeudi après-midi et bien avant le rendez-vous de 16 heures 30 la foule commença à grandir rejoignant au fur et à mesure l’amphi où sera donné le grand spectacle. Un bâtiment conçu selon une architecture moderne et doté d’un équipement nouveau conçu pour les besoins des conférences et des activités culturelles. Le lieu s’est avéré finalement exigu pour accueillir une foule nombreuse. L’engouement pour de telles manifestations et le succès des précédentes éditions y ont certainement été pour quelque chose. Les retardataires furent contraints de suivre debouts le spectacle, mis à part quelques chanceux qui purent bénéficier de chaises ramenées pour palier au manque de places. L’assistance était majoritairement composée de femmes et d’enfants habillés pour la circonstance, ce qui donnait une ambiance de fête. La malhfa que certaines dames portaient ne dérogeait pas aux coutumes des Bou saadiates. Comme à l’accoutumée, l’ouverture débuta par quelques versets du saint Coran psalmodiés par un tout jeune enfant suivi de l’hymne national écouté dans un silence solennel. Le premier intervenant ne fut autre que le président de l’association Aïssa Bisker, monsieur Djamel Bisker qui nous rappela les précédentes éditions et leurs contexte. Celle de 2007 qui commémora le 150eme anniversaire de l’école Sidi Thameur, ex Lucien Chalon, et celle de 2008 qui rendit un vibrant hommage à feu Aïssa Bisker coïncidant avec son centenaire. Monsieur Djamel Bisker nous informa aussi qu’à partir de cette année un hommage sera rendu aux enseignants ayant collaboré avec son illustre père dans sa lutte contre l’ignorance et l’exclusion de ses compatriotes des bienfaits des sciences de l’éducation. A coté de lui sur la tribune, Monsieur Chérif Kheireddine enchaîna sur le sujet et rappela à propos de ces pionniers de l’éducation qu’ils seront honorés après avoir rassemblé tous les documents nécessaires pour être fidèles à leur mémoire sans toutefois omettre de nous faire une brève biographie de l’instituteur Benaziez Mohamed communément appelé Mohamed Ben el mahdi et Madi pour les français. Issu d’une famille respectable et bien connue à Bou-Saâda, il est né en 1898 et a fait le cours normal de Bouzaréah de 1914/1917. Sa première nomination fut en 1917 à Ghardaïa jusqu’en 1921 ; Dréate de 1922 à 1925 ; Eddis de 1925 à 1931, enfin Bou-Saâda de 1931 à son admission à la retraite. On le connaissait surtout pour sa pédagogie et ses anecdotes pour agrémenter parfois ses leçons ainsi que sa façon de s’habiller. Il portait toujours le costume traditionnel, veste et jaquette avec le pantalon arabe au multiples plis ainsi que deux burnous et le turban. Éducateur mais excellant aussi dans l’art du tarz et du majboud , le métier de son père. Par amour pour cet art, il créa une classe pour transmettre ce savoir à quelques jeunes. On lui reconnaît aussi des talents de poète. Il portait des lunettes de myopie, un gène héréditaire chez toute la famille. Il décéda en 1970.
Madame Bensiraj Ahlam, directrice du centre culturel, a été la dernière intervenante sur la tribune. Elle présenta les points techniques du programme, dédiant cette fête de fin d’année au défunt Abdelhamid Bisker , un autre fils de Aïssa Bisker qui nous quitta au mois de novembre 2008. Il était membre fondateur de l’association et son trésorier. Elle annonça aussi officiellement le lancement du site web de l’association:www.biskercentre.org

Le spectacle comprenait deux parties. Les sujets de la première représentation couvraient la période d’avant l’indépendance. Sur la scène, sur un panneau de grande taille, situé en arrière plan, figurait une fresque symbolique qui convenait parfaitement aux sujets de cette première partie. Une peinture expressionniste réalisée par les élèves de l’atelier de dessin et leur professeur.
Bintou el djazeir une chanson patriotique ouvrit les festivités. Ecrite par l’enseignant égyptien Errifai et composée par monsieur Benaziez Mohamed, actuellement inspecteur de l’éducation à la retraite, elle fut interprétée pour la première fois en 1973 à l’institut islamique du temps où feu Aïssa Bisker en était le directeur. Le premier texte à être présenté est une autre facette de l’abeille butineuse ou travailleuse lu par trois petites filles dans un jeu théâtral pour rendre hommage à la femme combattante dans la vie de tous les jours. On passa ensuite à la chanson. Pour encourager la création artistique, l’agence Amar communication (Ittissal) participa à cette fête par la projection d’un clip vidéo. Le jeune chanteur qui interpréta binti (ma fille) n’est autre que le fils de notre grand chanteur Mustafa Zemmiri (Zmirli). Toujours dans le contexte de l’Algérie combattante c’est Kateb Yacine qui est à l’honneur par son fameux appel au peuple français lui demandant de prendre conscience de ce qui se tramait en son nom. Texte lu dans les deux langues, le français et sa traduction arabe. L’opérette qui suivra aura pour thème l’Algérie et ses enfants. Des enfants portant le drapeau prêchaient en chœur l’amour pour cette Algérie tout en tournoyant sur la scène en même temps que l’arrière plan changeait de décor par le truchement de planches pivotantes, une autre fresque symbolisant l’espoir et l’avenir. Une musique et un bruitage tenaient les spectateurs accrochés au rythme des pas faisant vibrer leurs cœurs. Sentiments algériens fut un autre texte de Ali ben Attallah lu par le tout jeune Mohamed Mansour dans un français impeccable prônant la paix, la fraternité et la tolérance. La nouveauté fut introduite par l’atelier de dessin de l’association qui nous gratifia d’une projection de dessins animés. Bravo aux enfants et leurs maîtres qui ont osé aborder le film d’animation plutôt difficile et réservé aux spécialistes. Les deux films, l’enfant de neige et l’éléphant méchant ont été une réussite, au point de vue techniques d’animation ; aussi modeste soient-ils , ils ont été néanmoins une réalisation sans fautes. Une initiative vraiment à encourager.
Côté théâtre, on fut gâtés. Avec la célèbre pièce de Molière, le malade imaginaire, les jeunes acteurs très à l’aise nous ont fait apprécier cette belle pièce. Une projection vidéo sur l’atelier de musique du centre culturel nous a permis de prendre connaissance des activités des enfants dans ce domaine. Pour terminer la fête, le jeune étudiant Zeigham Sofiane chanta pour nous bent essahra de Khélifi Ahmed et le jeune Farid Jagham interpréta une chanson moderne de sa composition suivis par le trio Hicham, Sofiane et Farid qui interprétèrent un air assimi et un air kabyle. L’orchestre du studio Amar Bachiri a accompagné ces jeunes.
Ainsi se clôtura la fête. Il faut dire qu’elle a été menée de bout en bout par les enfants, de l’animateur au présentateur, qui s’acquittèrent de leur tâche comme des grands.

Donc à l’année prochaine !

Mohamed Benaziez, cadre à la retraite

Aucun commentaire: