samedi 31 mars 2012

La Conférence Permanente des Villes Historiques de la Méditerranée s'invite à Bousaada









Ya nass Bous'ada

Ayant malencontreusement perdu mon appareil photos à BS, je n'ai plus les photos de la fantasia et des salles de conférence aussi bien à BS qu'à Khoubana. Si vous en avez , merci de me les faire parvenir (voir rubrique nous contacter, colonne de gauche).


Message adressé par Rachid Benaissa, ministre de l'agriculture et du développement rural aux participants  au   colloque du 22-24 Mars 2012, intitulé

Les villes historiques de la Méditerranée et leurs territoires.

Le cas des zones steppiques et des espaces oasiens , état et perspectives: quelles stratégies de développement durable, rural et local?



Le thème qui fera l'objet de votre propos durant ce colloque pose la problématique complexe de la relation de la ville historique à son environnement et, plus particulièrement, à son territoire. Son choix est opportun à plus d'un titre et doit être salué en conséquence.

La focalisation de votre attention sur un type particulier de territoire, celui qui appartient aux espaces steppiques et oasiens, doit être également soulignée en raison des défis auxquels ces derniers se trouvent confrontés et des enjeux environnementaux, économiques et sociétaux qui leur sont associés.

Le choix enfin de la ville de Boussaâda comme cadre de cette rencontre mais aussi comme objet de certains de vos questionnements, illustre parfaitement la pertinence de votre démarche et son caractère heureux.

Tout cela pour dire que les dynamiques à l'œuvre dans les villes historiques et leurs territoires méritent qu'on s'y attarde, qu'on en découvre les tendances lourdes et qu'on réfléchisse attentivement à ce qui peut leur advenir et à ce qui est à même de favoriser leur développement durable et leur épanouissement.

Et c'est la vocation des politiques publiques que de prendre en charge cette ambition, selon des modalités qui respectent les spécificités de ces entités et de leurs territoires 'et dans le cadre d'une démarche ascendante qui associe en permanence les populations et la société civile locales et en fait de véritables partenaires.

Cette approche est la nôtre en Algérie et nous la mettons en œuvre dans le cadre d'une politique économique et territoriale que nous appelons le Renouveau agricole et rural.

Elle est fondée sur une perception positive et féconde de la ruralité et sur une conception du territoire reposant sur l'existence d'un projet qui confère une véritable identité à a ce dernier, oriente et structure son développement, contribue à donner du sens à la vie des populations qui y vivent et préserve leur lien ombilical avec la communauté nationale. C'est dans cette perspective que nous disons qu'il n'y a pis de territoires sans avenir et qu'il n'y a que des territoires sans projets.

Nous croyons également que la cité et son territoire entretiennent des relations qui les affectent mutuellement et qu'un territoire rural insuffisamment développé ou déstructuré peut, à la fois, hypothéquer l'avenir de ses populations et compromettre les équilibres qui prévalent en milieu urbain. Il s'agit là d'une vérité connue et d'une réalité universelle.

Aussi, une urbanisation raisonnée et un développement rural soutenable constituent-ils la condition première de relations pacifiées et mutuellement avantageuses entre la ville et son territoire. Cela est encore plus vrai lorsque l'histoire et la culture s'associent intimement pour faire de la ville un centre de rayonnement durable et du territoire rural sa profondeur stratégique. Q>

C'est dans cet esprit et dans ce sens que la politique de Renouveau agricole et rural est mise en œuvre dans notre pays.
Elle a pour vocation la réhabilitation des ressources naturelles ainsi que leur exploitation et leur valorisation raisonnées pour renforcer et préserver la sécurité alimentaire des populations.

Elle oeuvre aussi à la revitalisation des territoires ruraux par l'amélioration des conditions de vie et des revenus de celles-ci, la consolidation de l'agriculture familiale et la diversification des activités productives et de service.

Dans le cadre de cette politique, les efforts de notre pays se concentrent également sur la protection et la valorisation des patrimoines ruraux matériels et immatériels. L'un de ses programmes est entièrement dédié à ces patrimoines, qu'il s'agisse de bâtis, de produits de terroirs ou de sites et de produits historiques et culturels. La pérennisation des manifestations culturelles traditionnelles s'inscrit aussi dans cette perspective.

Ainsi, la stabilisation des populations sur leurs territoires, la promotion de la compétitivité de ces derniers, un monde rural vivant et attractif constituent-ils aujourd'hui les éléments les plus saillants d'un défi que nous sommes en passe de relever.

Ce sont là autant d'atouts mis au service de la cité. Et l'exemple de Boussaâda – porte du Sahara mais également l'un des hauts lieux de la Révolution algérienne et une oasis au patrimoine et au passé culturels prestigieux – est significatif de cette évolution dans la mesure où la revitalisation progressive de son territoire lui permet de renouer durablement avec lui et d'être plus amplement et plus harmonieusement irriguée par sa sève nourricière. De son côté, et en renouant durablement avec sa vocation culturelle, cette ville historique se donne les moyens de reconstituer la trame partiellement désagrégée d'un territoire dans lequel elle reste profondément enracinée.

Dans cette perspective, la coopération que Boussaâda pourra établir avec d'autres villes historiques de la Méditerranée lui permettra de s'ouvrir à une dimension internationale, de bénéficier de l'expérience acquise par celles-ci et enfin d'utiliser judicieusement les compétences avérées que peut mettre à sa disposition la Conférence Permanente des Villes Historiques de la Méditerranée. Les compétences locales qui existent dans cette antique oasis n'en seront que plus renforcer.

D'un autre côté, l'organisation de ce colloque international à Boussaâda constituera sans doute une autre étape importante du processus d'élargissement et de consolidation de la base de la Conférence Permanente et, nous l'espérons vivement, le début d'une nouvelle embellie pour elle.

Permettez-moi de terminer ce bref message en vous souhaitant la bienvenue dans notre pays et la pleine réussite de vos travaux.
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PRESSE

(...) Le Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural  en parrainant l'événement a saisi l'opportunité de ce conclave scientifique pour valider, s'il en est besoin, l'approche préliminaire de sa politique de gestion participative des terroirs. L'un des thèmes développés par ce département, a été justement : «Le Renouveau rural en Algérie : Une politique aux services des populations et des territoires ruraux».

L'atelier 3 présidé par le Pr Sid Ahmed Ferroukhi, Secrétaire Général de ce même département ministériel, avait pour intitulé : «Agriculture et développement durable : Les espaces et territoires steppiques et oasiens, préoccupation centrale des politiques publiques.(...)

(..) Née au pied du massif Saharien, l'oasis de Bou Saâda ne pouvait être concurrencée sur sa représentativité territoriale qui allie vieille médina- palmeraie, piémonts arides, steppe, cordons dunaires et zones humide, un spectre de biodiversité. Parée de ces attributs historiques, elle ne pouvait que s'inscrire dans le réseau de la Conférence Permanente des Villes Historiques de la Méditerranée (CPVHM) qui est à son sixième(6) colloque. Présidée par M. Victor Batarseh, maire de Bethléem (Palestine), la Conférence des moyennes et petites villes du pourtour méditerranéen propose de fédérer des énergies afin agir de concert pour la promotion du patrimoine matériel et immatériel et de tisser des liens de partenariat mutuel par l'échange d'expériences et de savoir-faire locaux pour la préservation du cadre de vie. Pour ce faire, il est fait appel aux édiles, au tissu associatif pour une gouvernance de proximité à l'effet d'épanouissement socio- culturel à travers le développement durable. Le professeur Giovanni Lobrano, Secrétaire Exécutif de la CPVHM-ISPROM –Italie- a, dans son intervention, rappelé dans quel contexte fut placée historiquement la ville. (...)
(..) En marge du colloque  s'est tenue l'assemblée générale de la CPVHM en présence de nouveaux candidats de Tunisie, du Maroc et d'Algérie, notamment les élus de Bou Saâda et de Khobana de la wilaya de M'Sila. Ce regroupement de haute facture intellectuelle n'aurait probablement pas eu lieu si des universitaires-chercheurs nationaux n'avaient pas consacré beaucoup de leur temps et de leur énergie pour réunir un panel scientifique de plus de 60 experts venus de Suisse, de France, d'Italie, d'Espagne, de Hollande et du Maghreb. Il y a lieu de citer Pr Aissa Kadri, sociologue et Directeur de l'Institut Maghreb- Europe (Université Paris VIII), Pr Abdelkader Sid Ahmed, économiste Réseau Euro-méditerranéen (STRADEM) et Pr Youssef Necib, sociologue (Université d'Alger). La participation du Centre National de Recherches Anthropologiques Préhistoriques et Historiques (CNRAPH) a apporté, à travers ses communicants, plus d'éclairage aux débats du colloque. (...)
 
Sur les 13 recommandations émises par les participants, nous restituons à titre simplement illustratif, les suivantes :

2) Protéger l'environnement, en particulier les ergs et les oueds, ainsi que les palmiers de toute agression extérieure due aux activités humaines.
9) Renforcer le développement de l'agriculture oasienne et saharienne, dans le respect de la biodiversité et de l'environnement en mettant l'accent sur la création de petites et moyennes entreprises de production et de services au profit des jeunes et des femmes.
10) Mettre en place un comité technique bilatéral de liaison entre l'APC de Bou Saada et la Conférence permanente des villes historiques de la Méditerranée
11 - Développer le partenariat entre les deux parties en matière d’expertise et d’échange d’expériences.


Farouk Zahi;  Lire la suite dans:  http://www.lequotidien-oran.com/?news=5166293
et dans http://elwatan.com/contributions/zones-steppiques-et-espaces-oasiens-a-proteger-des-agressions-humaines-01-04-2012-165029_120.php
Voir toutes les recommandations dans la rubrique "NEWS"

NDRL: Les participants dans leurs recommandations ont tenu à adresser leurs chaleureux remerciements au ministre de l'agriculture Mr. R. Benaissa, au wali de M'sila et aux responsables locaux ainsi qu'à Mr. Gharbi qui  a hébergé dans son hôtel à Khoubana les débats du colloque, la journée du Samedi, en réservant aux participants un accueil haut en couleur. Leurs remerciements vont bien sûr à toute la population de BS qui leur a réservé un chaleureux accueil. Les recommandations ont insisté sur sur la protection du patrimoine matériel et immatériel permettant aux jeunes générations de conserver des repères identitaires solides et de s'inscrire dans un parcours intergénérationnel.

Une très bonne nouvelle: Mr. Hachi, DG du CNRAPH, très applaudi , a annoncé lors de son intervention la création à BS d'une annexe du CNRAPH.

NDRL: On ne peut pas faire plaisir à tout le monde et à son père: J.de Lafontaine dans le meunier, son fils et l'âne.

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