jeudi 31 juillet 2008

Le premier normalien algérien serait-il un Bousaadi?









LES PIONNIERS DE L’ENSEIGNEMENT A BOUSAADA


Voila plus de deux ans que nous avons fêté le 150ème anniversaire de l’école Challon (aujourd’hui sidi Thameur). Les anciens élèves dont certains ont même été enseignants dans cet établissement qui les a vu grandir, gardent de ces deux journées un souvenir émouvant. Ils ont pu se remémorer des souvenirs d’enfance, rencontrer certains d’entre eux qu ils n’ont pas vu depuis de longues années.
Nous avions alors honoré les doyens de nos instituteurs, ceux-là qui ont défié l’occupant, ces indigènes qui ont investi l’Ecole Normale de Bouzaréah et qui ont enseigné dans plusieurs régions du pays. Ils avaient alors bravé toutes les difficultés, le transport entre autres, pour aller prodiguer le savoir à leurs concitoyens. Ces doyens, pionniers du savoir dont j’ai pu recueillir le parcours, méritent tous les honneurs.


Le doyen des enseignants Bousaadi ou peut être d’Algérie formé à Bouzaréah (ENIB) serait MR BAIOD ATTIA. Il a été admis sur concours lors de l’ouverture de l’établissement en 1865. Ils étaient seulement trois algériens sur une trentaine d’Européens. (Voir site http://www.bouzarea.org/).
Je n’ai pas pu trouver de traces sur son parcours, mais j’ai su qu’il s’était converti par la suite en interprète judiciaire. Il s’est marié à Constantine et y a élu domicile.

Le second Mr CHERIF Madani, promotion 1879/1882. Il a enseigné dans la région de Tizi ouzou puis à Bousaada. Admis comme enseignant à l’école d’interprétariat de Constantine il a exercé cette fonction jusqu’à son admission à la retraite.

Ces deux pionniers furent rejoints par une quinzaine d’autres au fil des années. Vous trouverez ci après le parcours de chacun .

1/ CEMISSA AHMED ben JERIDI né le 03/3/1876 ; il a été admis au cours normal de Bouzaréah de 1891 à 1894. Il est nommé à Maamras, puis à Rahmane en 1898 puis à BouSaada en 1900 ; Duperré en1907, Aumale en 1910 ; Ouled khaled en 1913 enfin à BouSaada en 1916. Il obtient son B.E et le C.A.P et fut décoré du NICHANE IFTIKHAR .Admis à la retraite en 1934.

2/ CHENNOUF ALI, né le 28/10/1877 à BouSaada. Admis au cours normal de Bouzaréah de 1891 à 1894. Il est nommé le 11/01/1895à Elhamel (BouSaada)
Puis à Ouled Khaled en 1896 ; Elhammame en 1898 et enfin à Bousaada en 1909.



3/ CHENNOUF Moussa, né le26/3/1875 à BouSaada. Admis à l’Ecole Normale de Bouzaréah de 1893 à1896 .Titulaire du C.E.P et du B.E (1893et1897) et du C.A.P en 1895. Il a été nommé successivement à Brarcha (Tebessa) en1898 ; Ras El Ain(Sedrata) 1899 ; Guelaa (Akbou) de 1899 à 1902 . Eddis 1902 à 1918 date à laquelle il fut muté à BouSaada jusqu’à son admission à la retraite en 1939.

4/BENAZIEZ Mohamed dit Benelmehdi né en 1894 à Bousaada. Admis au cours normal de Bouzaréah de 1914 à 1921 puis à Dréat de 1917 à 1925 ensuite à Eddis de 1925 à 1931 et enfin à Bousaada à partir de 1931 jusqu’à son admission à la retraite.

5/KIRECHE Ahmed Ben Jeddou : Admis au cours normal de Bouzaréah de 1923 à 1926, il est nommé à Sidi Ahmed en 1926 puis à Djelfa de 1926 à 1929 il fut ensuite nommé à Bousaada de 1929 à 1930 et enfin il devient professeur à Blida à partir de 1930. Agrégé es LETTRES, il a été fondateur de la mosquée d’El BIAR et de l’école supérieure d’interprétariat d’Alger.

6/BISKER AISSA, né le 08/01/1908 à Bousaada. Admis à l’école normale de Bouzaréah de 1926 à 1929, il fut nommé en 1929 à Ain boucif (Médéa) puis en 1930 à Tahir (Jijel) ensuite à Eddis (Bousaada) de 1931 à 1936 ; il fut muté à Bousaada de 1936 à 1940 ensuite à Alger (école Sarouy Casbah) de 1940 à 1947 et enfin il fut nommé directeur de l’école Challon jusqu’en 1957, date de son exil vers la Tunisie pour activités politiques (1). Entre 1962 et 1965 il occupa successivement les postes de Maire de Bousaada, chef de daïra de Ksar Chellala, puis directeur central successivement au ministère de l’intérieur et celui des affaires religieuses. Il fut le fondateur et le directeur de l’institut islamique de Bousaada poste qu’il occupa jusqu’à sa retraite.

7/KIRECHE Mohamed Ben djeddou né le 30/04/1918 à Bousaada, recruté sur cadre spécial. Il fut nommé à l’école Djurdjura mixte en 1940 ( Alger) en 1942, Maillot en 1945 puis à Eddis (Bousaada) en 1947, et enfin à Bousaada en 1948. Il fut nommé directeur d’école jusqu’à son admission à la retraite. Il est aussi auteur de recherches sur la Météo et le changement climatique.

8/ELBOUTI Mohamed Ben saci né en 1913 à Bousaada. Admis à l’école normale de Bouzaréah de 1932 à 1935, il fut nommé à Sidi Aissa en 1935 puis à Bousaada (annexes) en 1938 en suite à Bousaada ville en 1946. Il fut promu directeur d’école (Alger) jusqu’à son admission à la retraite.

9/ABDELATIF Messaoud dit Abdelkader né en 1916 à El Hamel. Admis à l’école normal de Bouzaréah de 1935 à 1938, il fut nommé le 22/09/1938 à FELIX FAURE puis à Sidi Aissa et El Hamel. Il fut affecté à Bousaada en 1946.

10/ABDELATIF Thameur né en 1916 à Bousaada. Admis à l’école normale de Bouzaréah de 1935 à 1938, il fut nommé à Ain Bessam en 1938, il est muté à Birghebalou puis à Bousaada en 1947 pour terminer sa carrière à Sidi Aissa.

11/BAIOD AISSA né en 1919 à Bousaada. Il est admis à l’école normale de Bouzaréah de 1939 à 1942, nommé successivement à Larbaa Nathirathen , Sidi Aissa puis à Bousaada jusqu’en 1957 date de son expulsion pour activités politiques. Il se fixe alors à Alger et occupe le poste de directeur de CEM. Militant engagé, il est fondateur de la MUNATEC et de la MAATEC. Si Aissa est toujours vivant que Dieu le garde en vie.

12/BENSELAMA LARBI, né en 1908. Elève de la Médersa d’Alger, il est titulaire du diplôme DESM en 1932. Nommé comme mouderres en 1934 à Sidi Aissa puis à Aumale enfin à Bousaada ou il enseigna l’Arabe au CEM, jusqu'à son admission à la retraite.

13/LARAF ALI, né le 25/10/1925 à El Hamel. Titulaire du BE en 1946 et du CAP en 1950, nommé 1947. Il est muté à Bousaada en 1951. Il poursuivit des études supérieures et obtient un doctorat. Si Ali est toujours en vie que Dieu le garde en vie.

14/BENRAAD ABDELKADER, né en 1928 à Bousaada. Elève de la Medersa, il est titulaire du diplôme de fin d’études (DIESI). Il est nommé en 1952 à Bousaada. Devenu inspecteur de l’enseignement primaire de la Daïra de Bousaada, il participe activement à l’épanouissement du secteur éducatif ; ensuite il est promu inspecteur d’académie successivement à Médéa, M’sila, Djelfa. Il a terminé sa carrière en tant qu’ inspecteur général auprès du ministère de l’éducation.

15/KADI MAHFOUD né en 1935 à Ain bessam. Titulaire de BEAC en 1953, il est admis à suivre un stage à l’école normale de Bouzaréah. Il est nommé en 1956 ; il rejoint son poste de Bousaada en 1957. Directeur d’école à Bousaada jusqu'à son admission à la retraite, Si Mahfoud est toujours en vie que Dieu le garde en vie.

Il est à noter que je me suis limité dans cette première partie à citer les enseignants qui ont exercé à l’école Challon durant la période allant de 1856/57 à 1956/57. La commémoration du centenaire qui devait avoir lieu cette année a été annulée, alors, en raison des évènements liés à la révolution.

La deuxième partie sera consacrée à ces évènements et aux instituteurs ayant exercé durant la même période dans d’autres écoles de la ville et à ceux de nos frères venus d’autres régions du pays.

A suivre…
Dr Labadi Noureddine


Correctifs: Bayod Atya est probablement le 9ème (1ér rang de G. à Dr.). 1866

A droite de Mouloud Féraoun (3ème R,5ème) , probablement Mohamed El Bouti (1932-1935)

(1) Les festivités prévues pour commémorer le centenaire de l'école furent annulées par l’Inspecteur de la circonscription (correspondance datée du mois d’avril de la même année et ce, suite à des évènements liés à la Révolution dans la région( embuscades , attentats, etc.….) Mais apparemment ce n’est pas la seule raison ; la véritable raison serait la décision des autorités militaires et administratives de la ville, d’expulser Mr Aissa Bisker (Directeur), de radier Mr Baiod Aissa et de proposer une sanction à l’encontre de Mme Lanusse (citoyenne Française) à la fin de l’année scolaire. Cette décision a été motivée par un rapport de police les accusant de soutient à la révolution. La dite décision a alors provoqué un mécontentement général des élèves et des enseignants. Ce jour là et pour la première fois, les élèves de toute l’école entonnaient l’hymne « Min Jibalina », au moment où les policiers conduisaient Mr Bisker. L’école fut par la suite évacuée afin d’étouffer le mouvement


2 commentaires:

Anonyme a dit…

Aïssa BAÏOD ci nommé est le Petit fils de Attia BAÏOD, le 1 er Normalien Bousaâdi parmi les 3 premiers Algériens admis à Bouzaréah (ENIB) en 1865.

signé: 1 autre Baïod

Anonyme a dit…

Merci pour cet hommage à nos intellectuels, et surtout pour mes 2 grands oncles Ali et Moussa dont j'ai lu le parcours avec beaucoup d'émotion!