vendredi 13 juin 2008

Une autre figure emblématique de Bou Saada

Si Aïssa a été de ceux qui ont fait adopter l’enseignement de la langue arabe dans les années 1950 dans les programmes, malgré l’hostilité de l’occupant. Candidat au titre du PCA, aux élections à l’Assemblée algérienne, Aïssa fut empêché d’assister au déroulement du scrutin. Invité par Baza Hocine à visiter Medjdel, village perdu à 70 km de Bou Saâda, Lacheraf dut faire 45 km de nuit et à pied pour joindre la cité du Bonheur après la panne du car le transportant. Il fit montre d’une volonté à ne pas manquer à ses devoirs pour être à son poste le lundi à 8 h.

Sous ses sourcils broussailleux, des yeux malicieux et un regard profond, le sentiment ancré dans une enfance laborieuse auprès d’une famille de lettrés religieux de Bou Saâda, Aïssa vivra son parcours comme un sacerdoce : son destin sera intimement lié aux classes avec leur estrade et leur tableau noir, mais aussi avec les luttes qui vont avec ! Syndicaliste, enseignant, éducateur, journaliste, Aïssa, à bientôt 90 ans, garde toujours sa verve juvénile. Pour preuve, il active toujours au sein de la Mutuelle des enseignants qu’il a créée en 1969. Il se revendique homme de gauche. Il n’a pas varié d’un iota et ses convictions sont toujours intactes. On peut raconter son itinéraire comme il vient, sans fioritures, mais il n’est pas sûr qu’on rendra justice à son riche palmarès. Cet enseignant très comme il faut, très libre, nous invite à suivre les mille péripéties et leurs enchaînements qui ont jalonné son impressionnant cheminement. Il est né en 1919 à Bou Saâda que les colons avaient baptisé cité du Bonheur. Plutôt cliché de carte postale pour ces milliers de laissés-pour-compte qui crevaient la dalle ! Prénommé Aïssa, en souvenir d’un grand-père attentionné et lettré, il perdra son père, Mostefa, alors qu’il n’avait pas bouclé ses deux ans. Son paternel, prêtant secours aux malades atteints de typhus, y laissa lui-même sa vie. C’est son oncle Abderahmane qui succédera à son père en prenant le flambeau de l’imamat. « J’ai suivi le cours élémentaire mixte de l’école Lucien Chablon qu’avait fréquentée Mostefa Lacheraf, très peu avant d’être admis au lycée de Ben Aknoun. Ce cours, équivalant à un CEM actuellement, a été fréquenté également par de nombreux élèves durant les années 1930, comme les futurs instituteurs Bisker Aïssa, El Bouti Mohamed, Abdellatif Tameur, Abdellatif Messaoud et moi-même. Les futurs médersiens Khaled Kahloula, Kadri Abderahmane, Benraâd Abdelkader, Boudiaf Brahim et le défunt président Boudiaf Mohamed. Ce dernier, camarade de classe, partageait avec moi la même table-banc. Nous sommes en 1939 à Sidi Aïssa, je venais d’être nommé instituteur auxiliaire, au lieu d’aller à l’école normale de Bouzaréah, fermée pour cause de guerre. » L’école normale ? « C’était une vocation et une nécessité. Face à la misère qui sévissait, il fallait soit s’engager dans les tirailleurs ou les spahis et devenir mercenaire, à son corps défendant, ou opter pour l’enseignement, seule filière tolérée pour les indigènes. A l’époque, les épidémies étaient légion et les exodes nombreux. Bref, c’était invivable ! Quand les choses s’apaisaient tout le monde était heureux. » Suite:
http://www.elwatan.com/Marchand-d-alphabet-marchand-de

Article publié par el watan le jeudi 12 juin 2008 et signalé par Mohamed Bisker, membre du groupe de correspondants de la gazette de la cité du bonheur
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6 commentaires:

Anonyme a dit…

Mr Baiod pourrait-il nous expliquer comment et pourquoi Bou saada est devenue commune mixte? et nous parler de la période de Bellounis

Hanafi A. a dit…

j'ai connu Mr Baiod Aissa au CEM ( grellet ) situé au quartier de la croix à kouba, aussi il est le cousin germain de ma grand mère maternelle.

Anonyme a dit…

Cher anonyme

Mr Baiod qui a consacré toute sa vie à semer la lumière a certainement la réponse à vos questionnements, mais il n'est pas tenu d'y répondre.Ce que vous évoquez sont des faits de l'histoire et sur le déroulement de l'histoire on n'y peut rien.Je vous rappelle seulement que pendant la colonisation,le colonisé comme son nom l'indique, n'avait pas le choix de disposer du libre arbitre ou même de penser.Il n'y avait comme organisation administrative que celle de la commune de plein exercice constituée d'élus et c'était la chasse gradée des colons ou la commune mixte destinée aux populations qui ont montré une certaine résistance ou qui gardent toujours une intention belliciste vis è vis de l'occupant.Maintenant en ce qui concerne Bellounis,encore un fait de l'histoire, comme Kobus dans l'Ouarsenis, Si Chérif dans le Titteri ou encore Belhadj dans les Aurès ces "contres feux" sont la création de la guerre subversive menée par l'armée coloniale(Cf La 7è Wilaya de Ali Haroun).Maintenant le raccourci que vous semblez faire entre ce personnage et Bou Saada est mon avis tendancieux.Qui plus que cette ville a souffert des exactions des hordes bellounistes.On doit faire preuve d'humilité au regard du dernier baroud du "général" le jour où il ordonnait la tuerie de 400 personnes et leur enfouissement dans une fosse commune.
"S'il n'y pas eu Bou Saada sur mon passage, j'aurais conquis même Constantine" Cette déclaration est de l'aveu même de Bellounis.Sachez Monsieur, que si Bou Saada n'a pas été le berceau de ce personnage, elle a été par contre son tombeau!Ne portons pas de jugements hatifs sur les évenements que n'avons pas vécus, l'histoire s'en chargera.Bien cordialement.

Anonyme a dit…

Bellounis est natif de la ville Bordj Menail (1912), il avait son PC au nord de la ville de M'sila et c'était tout le sud à l'époque qui était concerné par l'insécurité causée par ses troupes, donc qu'est-ce que Bou-Saada en particulier a à voir avec ca ?

Ebakkar

sophie a dit…

A mon humble avis ces deux questions ne sont qu'un simple questionnement en vue d'obtenir plus d'informations et d'éclaircissements sur cette partie de l'histoire de la ville de BS. Ce que vous avez fait: Il faut se rappeler que beaucoup , surtout ceux qui sont nés après l'indépendance, n'ont pas lu les historiens tels que Ali Haroun et aimeraient avoir plus d'informations, en quelques lignes, claires, simples .
SOPHIE

Anonyme a dit…

Le premier Bou saadien ayant fréquenté l'école normale de Bouzaréah en 1866 a été Baiod Atya .
Noureddine Ab