M’sila tient à ses chorégraphies traditionnelles
El oudja, el saâdaoui et autre el kaïdi, sont des danses du Hodna où se marient les harmoniques dans un art séculaire.
Dans toute la région du Hodna, il est des curiosités artistiques traditionnelles comme celle - la plus répandue - où l’homme et le cheval s’associent pour exécuter une danse nommée el oudja dans laquelle le cavalier fait faire à sa monture une panoplie d’exercices bien rythmés par les sons d’el ghaïta et du bendir.Pour les gens au fait de cet art séculaire, qui fait surtout valoir le niveau de maîtrise de l’animal par l’homme, la danse en question est typique des traditions équestres de fantasia et se déroule surtout pendant les grandes occasions locales et les fêtes nuptiales. Elle est l’apanage d’un nombre assez réduit de chevaliers bien connus dans la wilaya de M’sila et auxquels on fait appel pour les besoins des grandes manifestations privées ou publiques. El kaïdi, c’est l’autre danse bien connue dans la région et qui est la représentation d’un affrontement entre deux clans - plusieurs danseurs et danseuses opposés - exhibant leur puissance et leur virilité d’«adversaires» du moment. Dans les régions de Boussaâda et du sud de M’Sila, une autre chorégraphie populaire, le saâdaoui, un peu en voie d’extinction, est exécutée pour célébrer les moissons-battages. A la fin d’une dure journée de travail dans les champs, hommes et femmes se mettent face à face, formant deux rangées bien distinctes pour effectuer un mouvement d’ensemble à pas cadencés, alternativement mains et pieds levés, la palme de l’élégance dans l’harmonie revenant aux femmes et celle de la rigueur collective à leurs camarades hommes. Selon une tradition orale bien établie, la danse exprime, simplement et dans la bonne humeur, la solidarité dans le travail et la parité entre les deux sexes dans l’exécution des tâches quotidiennes et dans la vie tout court.Mais selon les initiés, la seule danse qui ait conservé son entière authenticité est el oudja, l’apanage de quelques initiés qui pérennisent cette chorégraphie, partie intégrante des traditions équestres de la région. La danse saâdaoui n’aurait plus la même présence que durant les années 1950 et 1960 et ce, pour diverses raisons, notamment le fait que les moissons ne sont plus effectuées manuellement mais avec des moyens mécaniques lourds.Promue «danse des fêtes», el laïdi semble mieux résister et sort même du cercle limité des cérémonies de mariage pour s’étendre à l’animation dans les hôtels et les salles de spectacle.On y a même introduit plusieurs modifications pour adapter ses formes et ses expressions aux exigences du spectacle et du show-business, regrettent les adeptes du maintien des représentations artistiques dans leurs formes originelles. Jadis exécutées dans la rue non pas par des troupes organisées mais par des individus qui en ont hérité la gestuelle codifiée, transmise ainsi de père en fils, ces deux dernières danses «ont fini par devenir une marchandise que des négociants de l’art écoulent sans se soucier du coup ainsi porté à l’authenticité de ces expressions artistiques populaires», déplorent d’anciens danseurs. L’artiste-peintre Etienne Dinet a immortalisé par son pinceau certains de ces spectacles. Sa toile Khedra représente une danseuse des Ouled Naïl, mains au ciel dansant très probablement le saâdaoui ou el kaïdi. A en croire des milieux populaires, bien d’autres danses existaient dans le Hodna et pratiquement chaque village possédait ses traditions chorégraphiques qui le différenciaient légèrement des autres, mais qui ont fini par se rejoindre puis se perdre avec le temps. Ce folklore local était plus ou moins valorisé durant les années 1960 et jusqu’à la fin des années 1980 en raison du dynamisme touristique qu’a connu la région pendant cette période.La demande d’alors sur ces spectacles avait suscité la création de plusieurs troupes folkloriques, heureusement restées encore aujourd’hui plus ou moins fidèles à ces traditions artistiques du patrimoine culturel local.
R.CLexpression.com du 3 Juillet 2008
El oudja, el saâdaoui et autre el kaïdi, sont des danses du Hodna où se marient les harmoniques dans un art séculaire.
Dans toute la région du Hodna, il est des curiosités artistiques traditionnelles comme celle - la plus répandue - où l’homme et le cheval s’associent pour exécuter une danse nommée el oudja dans laquelle le cavalier fait faire à sa monture une panoplie d’exercices bien rythmés par les sons d’el ghaïta et du bendir.Pour les gens au fait de cet art séculaire, qui fait surtout valoir le niveau de maîtrise de l’animal par l’homme, la danse en question est typique des traditions équestres de fantasia et se déroule surtout pendant les grandes occasions locales et les fêtes nuptiales. Elle est l’apanage d’un nombre assez réduit de chevaliers bien connus dans la wilaya de M’sila et auxquels on fait appel pour les besoins des grandes manifestations privées ou publiques. El kaïdi, c’est l’autre danse bien connue dans la région et qui est la représentation d’un affrontement entre deux clans - plusieurs danseurs et danseuses opposés - exhibant leur puissance et leur virilité d’«adversaires» du moment. Dans les régions de Boussaâda et du sud de M’Sila, une autre chorégraphie populaire, le saâdaoui, un peu en voie d’extinction, est exécutée pour célébrer les moissons-battages. A la fin d’une dure journée de travail dans les champs, hommes et femmes se mettent face à face, formant deux rangées bien distinctes pour effectuer un mouvement d’ensemble à pas cadencés, alternativement mains et pieds levés, la palme de l’élégance dans l’harmonie revenant aux femmes et celle de la rigueur collective à leurs camarades hommes. Selon une tradition orale bien établie, la danse exprime, simplement et dans la bonne humeur, la solidarité dans le travail et la parité entre les deux sexes dans l’exécution des tâches quotidiennes et dans la vie tout court.Mais selon les initiés, la seule danse qui ait conservé son entière authenticité est el oudja, l’apanage de quelques initiés qui pérennisent cette chorégraphie, partie intégrante des traditions équestres de la région. La danse saâdaoui n’aurait plus la même présence que durant les années 1950 et 1960 et ce, pour diverses raisons, notamment le fait que les moissons ne sont plus effectuées manuellement mais avec des moyens mécaniques lourds.Promue «danse des fêtes», el laïdi semble mieux résister et sort même du cercle limité des cérémonies de mariage pour s’étendre à l’animation dans les hôtels et les salles de spectacle.On y a même introduit plusieurs modifications pour adapter ses formes et ses expressions aux exigences du spectacle et du show-business, regrettent les adeptes du maintien des représentations artistiques dans leurs formes originelles. Jadis exécutées dans la rue non pas par des troupes organisées mais par des individus qui en ont hérité la gestuelle codifiée, transmise ainsi de père en fils, ces deux dernières danses «ont fini par devenir une marchandise que des négociants de l’art écoulent sans se soucier du coup ainsi porté à l’authenticité de ces expressions artistiques populaires», déplorent d’anciens danseurs. L’artiste-peintre Etienne Dinet a immortalisé par son pinceau certains de ces spectacles. Sa toile Khedra représente une danseuse des Ouled Naïl, mains au ciel dansant très probablement le saâdaoui ou el kaïdi. A en croire des milieux populaires, bien d’autres danses existaient dans le Hodna et pratiquement chaque village possédait ses traditions chorégraphiques qui le différenciaient légèrement des autres, mais qui ont fini par se rejoindre puis se perdre avec le temps. Ce folklore local était plus ou moins valorisé durant les années 1960 et jusqu’à la fin des années 1980 en raison du dynamisme touristique qu’a connu la région pendant cette période.La demande d’alors sur ces spectacles avait suscité la création de plusieurs troupes folkloriques, heureusement restées encore aujourd’hui plus ou moins fidèles à ces traditions artistiques du patrimoine culturel local.
R.C
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