vendredi 6 juin 2008

Enfants et adultes se donnent rendez-vous à l’occasion de la célébration du centenaire de Hadj Aissa Bisker




Le jeudi 29 mai et à l’occasion du centenaire de feu hadj Aïssa Bisker et de la journée mondiale de l’enfant, l’association Aïssa Bisker pour la promotion de la culture de l’enfant célébra l’évènement dans une grande ambiance festive au lycée Abi Mezrag de Bou Saada. Un programme varié et riche en couleurs fut présenté à cette occasion ; la cour du lycée, s’est avérée exigu pour contenir la grande affluence des Bou saadiens venus assister aux spectacles que les enfants du centre culturel de l'association ont interprétés avec brio. L’ouverture commença par une lecture de versets du Coran psalmodiés par un tout jeune enfant, suivie de l’hymne national interprété par les élèves de l’atelier de musique du centre culturel. Se succédèrent ensuite pour l’ allocution d’ouverture, Djamel Bisker, fils de l’illustre personnage , président de l’association et madame Ahlem Bensiradj, la directrice du centre culturel. A Noureddine Abadi échut l’honneur de nous présenter le parcours et la carrière de hadj Aïssa Bisker ainsi que son combat pour la liberté et le savoir. Le personnage que nous honorions ce jour fut, outre une figure charismatique qui consacra sa vie à l’éducation avec une grande ferveur patriotique, un normalien, d’abord enseignant et ensuite directeur du collège d’enseignement général et cela pendant la période coloniale. Indigné par l’injustice et l’exclusion, il milita sans relâche pour ouvrir la porte du savoir et de l’éducation à ses compatriotes . Il activa surtout pour la création à Bou-Saâda de la médersa libre; ce rêve ne se concrétisera qu’après l’indépendance avec l’ouverture de l’Institut Islamique dont il fut le premier directeur. L’établissement changera plus tard de statut pour devenir le lycée Abi Mezrag.
Bachir Meftah grand poète et traducteur avéré, s’ acquitta quant à lui avec talent de son rôle d’animateur en présentant les différents spectacles. Le premier fut une opérette : les passerelles de rencontre pour la paix et la connaissance . Vint ensuite la chorale qui exécuta deux chants : warachat Aïssa lil itkane (les ateliers de Aïssa pour la perfection) et bent al djazair (la fille de l’Algérie). Le théâtre, donna l’occasion, même brève, à nos enfants de prouver leurs aptitudes artistiques à travers deux pièces, l’une en français, l’avare de Molière et la deuxième en arabe, al boukhala (les avares) de El Djahidh. Il faut aussi relever le choix remarquable des costumes, preuve de sérieux dans le travail accompli. Le même spectacle fut parfois présenté tantôt en arabe tantôt en français, comme ce fut le cas pour le poème de Lafontaine, le loup et l’agneau . L’environnement eu droit aussi à sa part avec le dialogue imaginaire entre l’arbre et l’homme. La musique d’accompagnement des différents spectacles fut dirigée par le virtuose et professeur de musique, Djamel Cherif.
Le spectacle se termina en apothéose avec notre grand artiste, le musicien compositeur Mustafa Zemirli , accompagné de la chorale mixte du centre culturel, vêtus pour l'occasion de tenues traditionnelles de la cité du bonheur ; ils interprétèrent des chansons qu’il a composées pour la circonstance. A savoir aussi qu’une exposition de photos anciennes et d'oeuvres du peintre Mohamed Tewfik Lebcir , fut organisée ce jour au sein du lycée, suscitant ainsi un très grand intérêt auprès des Bousaadiens. L'évènement s'est achevé par une collation offerte par l'association , permettant ainsi aux nombreux Bousaadiens venus d'Alger pour honorer l'évènement, de renouer des liens chaleureux avec ceux qui y résidaient et d'échanger avec eux des émotions, des souvenirs....et des projets aussi



Mohamed Benaziez, premier rédacteur de la Gazette de la cité du bonheur, en attendant de nouveaux candidats désireux de publier des articles sur les évènements de la ville

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bravo Mohamed!

Tu t'y es mis enfin.Tu as bien restitué ce qui s'est passé ce 29 mai à Abi Mizrak.je te félicite pour ce travail.Je t'apprends par cette même occasion que l'association "Emir el Hachemi" organise sa première AG ce jeudi à 17 H au siège de l'APC -Kamel.

Anonyme a dit…

L’Oasis de Bou-Saada…
…ou le rêve évanoui…

Des noces de l’oued, et du ksar il n’est resté qu’une palette barbouillée.
L’eau claire, les jardins, les herbes folles , le jonc, les roses du laurier ne sont plus que souvenirs, dans la besace de l’oubli.
L’anier, le meunier, le charpentier, le bourrelier, le bucheron pourchassé par le forestier, ne sont que des images fugitives, d’esprits comme le nôtre, torturé.

Pleure, pleure si tu as des larmes encore, la palette est très barbouillée

Où sont ces matins d’automne, annoncés par les corbeilles d’alfa tressé, de leurs fruits débordants, le coing confis et les dattes aux régimes accrochées ? Même l’olive à la gaule jadis ramassée, n’a plus la saveur du passé. Le grillon maitre des midis torrides, cèdait le champ aux nocturnes complaintes de la flûte accompagnant la geste. L’été est là, l’ode poètique du conteur faisait le reste. Il s’est tu, réduit au silence……aphone, inéxorable sentence.

La brebis agnelle, le fromage fuselé en écrin de brindilles, crisse sous la dent. La volupté transperce les sens, l’être rend grâce au créateur, pour tant de délices.
En hiver près de l’âtre rougeoyant, la tisseuse met du cœur à l’ouvrage. A l’oued les laveuses de la batte ont blanchi la toison, la quenouille fil à fil couvrira la saison, de blancs burnous ou de belles floraisons.

S’il te reste des larmes, pleure encore, il y en aura jamais assez, pour
effacer la palette barbouillée.

Les moulins tombés en ruine ont disparu. Le grain ne sera jamais plus moulu, broyons du noir. Notre mémoire sera blanche, immaculée et vierge. Tu n’as plus besoin d’emprunter Araga ou Bensalem pour aller te rafraichir à l’oued et prendre une gorgée d’eau, distillée par une feuille de figuier.
La vue imprenable à partir du pont te suffira à voir et sentir les effluves de miasmes odorants, produits de nos défécations incontinentes et huppées. Les eaux noirâtres ne proviennent pas de bidonvilles, mais de demeures cossues, dont les heureux propriétaires font les prédicateurs, aux brebis égarées.
La palette barbouillée, le restera jusqu’au jour du déluge.
le 21 mars 2005